Je viens d'aller sur ton blog. Dans un billet poignant tu t'y mets à nu en parlant de toi à la troisième personne, comme d'une étrangère. J'ignore si ceux qui te connaissent savent que tu parles de toi mais tu livres ta difficulté de vivre avec un homme qui t'ignore depuis longtemps. Tu y parles de sa solitude et même de ta mort. Est ce à dire que ton mal a repris le dessus? J'ai peur de t'interroger directement car j'ai peur de ta réponse mais je vais le faire. Mon Ange tu ne vas pas partir, pas toi, pas si tôt, pas si jeune. Tu as encore tant à faire même si ce ne doit jamais être avec moi, même avec lui ou avec un autre mais ne pars pas s'il te plait. Je ne peux apprendre cette nouvelle un jour sur le blog d'un de tes amis.
Aujourd'hui j'étais en réunion dans notre chère ville universitaire et je me suis retrouvé à prendre un café dans ce bistrot où nous nous retrouvions. Sacré émotion alors qu'à peine retrouvée je t'ai déjà à nouveau perdu...Je n'ai eu qu'à regarder le contre-jour de la l'entrée pour y voir ta silhouette. Il m'a semblé l'espace d'un instant que le temps s'était effacé mais non. C'est lui qui nous efface, chaque jour un léger coup de gomme enlève le brun ou le blond de nos cheveux, le lisse de notre peau, le sourire de nos jours heureux. Tu me manques mon Cœur mais il faut bien que je m'habitue à te voir une seconde et dernière fois sortir de ma vie...
Ma femme sort de sa clinique psy dans quelques jours. Presque deux mois. Dur pour elle d'y être allé, d'y rester et maintenant d'en sortir. Dur pour nous de la savoir en souffrance, en angoisse, ne croyant plus en rien ni personne. Et moi pris au piège, comme un rat de laboratoire et ne pouvant que l'aider. Lance t on une pierre à celui qui se noie? Elle sort avec beaucoup de crainte, quittant un milieu protégé, où elle n'est jamais seule, où elle a à tout moment une écoute, où les contraintes matérielles sont lissées. Je vais devoir faire comme si. Comme si tout allait bien, comme si j'étais le plus serein des hommes. Ce sera trés dur. Ce week-end déjà c'était limite. Je ne peux pas toujours me taire. Je ne peux plus.
J'ai interrogé son psy pour avoir son éclairage sur le mal dont elle souffre, y mettre un nom et m'aider, nous aider à l'aider. Il s'est caché derrière le secret professionnel. J'en reviens pas mais je vais revenir à la charge. Et si elle avait une maladie physique genre cancer ou autre il me dirait quoi? Je déteste ces gens, imbus de leur savoir, caché ou plutôt vautré dans leur tour d'ivoire.
Si je dois en croire ton message tu es très proche de chez moi ce soir. Si tu l'avais souhaité nous aurions pu nous voir quelques instants mais tu ne veux pas et peut être ne veux tu plus t'approcher de moi. Tu n'as pas répondu à ma proposition de se retrouver au restau un jour à midi en semaine. Ce n'est pas facile à accepter mais je n'ai pas le choix. Si proche et si lointaine. Comment fais tu pour continuer à m'attirer à ce point? Qu'est ce qui me trouble autant en toi? Je ne sais pas. Ma jeunesse perdue, les occasions ratées, les émotions si fortes à tes côtés., la violence du premier véritable Amour, un mélange de tout cela.
J'ai parfois l'impression que tu joues avec moi ; un peu comme le chat avec la souris sauf que tu ne veux pas ma mort. Mais mon adolescence t'amuse, peut-être même te séduit, t'attire , te fait voyager dans le temps. Tu dois te dire qu'on ne peut pas vivre sur ces bases là. mais t'es tu demandé sur quoi repose chacune de nos pauvres vies. Je pense encore plus fort à toi ce soir.
Je t'ai envoyé un petit mel de rien du tout et tu as tardé à me répondre et ta réponse est une mise au supplice. Tu me dis que Jeudi soir tu viens dans la ville où je travaille pour une réunion et moi je ne vais pas te voir. Tu vas passer devant chez moi et je ne vais ni te voir, ni te parler. Elle est pas belle la vie! Marre de ces conneries . Pourquoi je t'attends puisque tu ne m'attends pas toi? Quelle saloperie que le sentiment amoureux. J'envie les indifférents qui vivent seuls, n'aiment personne et ne sont aimés de personne. Ils n'ont jamais de mauvaise surprise (ni de bonnes d'ailleurs) mais moi non plus j'en ai jamais de bonnes alors ça sert à quoi mes palpitations, mes errements, mes certitudes, mes doutes, mon Amour pour toi si ce n'est qu'à me faire mal, à me détruire comme un cancer sans chimio, sans rémission puisque même trente ans n'ont rien éteint à mon sentiment.
Je mourrai avec ce manque de toi, de ta peau, de ta vie tiède comme un oiseau qui palpite sous mes doigts. Je partirai donc seul puisque sans toi. Mais je ne regrette rien. Tu restes ma préférence, ma référence, mon élan du coeur. Je t'aime encore tu vois...........
Oui je suis jaloux, bêtement, (mais c'est toujours bête la jalousie) de tes mots pour les nouveaux venus hommes qui viennent sur ton blog. Jaloux et envieux car ils ont droit à des petits mots qui n'arrivent plus jusqu'à moi. Ils en ont de la chance. Je pourrais bien sûr intervenir sous un autre pseudo que celui j'utilise d'habitude mais tu me reconnaîtrais à la première ligne et puis j'ai pas envie de jouer à çà.
Mauvaise nouvelle encore aujourd'hui : le père d'un de mes proches est mort ce matin, de bonne heure, d'un cancer bien sûr. On a l'impression qu'il n'y a que çà comme maladie tellement il y a de gens touchés. Pas vieux le gars, moins de 70 ans mais emporté en moins de deux ans. fait chier merde. Marre de voir des cercueils. Y pas une femme enceinte dans mon entourage avec une forme d'avenir et une force de vie. C'est beau une femme enceinte. Il m'arrive parfois de le dire comme çà à des inconnues qui passent avec leur future progéniture en bandoulière. En tout bien tout honneur, avec tout le respect du, mais croiser une femme enceinte est pour moi un moment de bonheur. Elle porte son bonheur et indirectement le mien comme un étendard. Comme j'aurais aimé avoir un enfant avec toi mon Amour......
Je suis allé ce matin à une journée du livre et j'ai bien sûr pensé
à toi qui aime tant lire. Plusieurs auteurs étaient présents, parmi
lesquels Ysabelle Lacamp. Je lui ai demandé de te dédicacer son dernier
livre "Le jongleur de nuages". Il émane de cette femme une immense
douceur et en même temps une grande force. J'aurais aimé parler plus
longuement avec elle mais ce n'était pas le lieu et je ne suis pas de
ses proches. J'adorerais chiner dans les librairies, faire les foires
aux livres avec toi. Je ne sais même pas si ce livre arrivera jusqu'à
toi. On verra bien. Si l'on ne se revoit pas, je te l'enverrai chez toi
de façon anonyme mais tu sauras, toi, d'où il vient.
Ton silence me glace et je crois que si je ne te donne pas signe de
vie tu ne le feras pas. C'est dommage que notre relation s'arrête là.
Tu ne sembles pas vouloir continuer et je ne vais pas mendier un coup
de fil ou un courrier de temps en temps. Il faut être deux à avoir
envie.
J'aurais eu bien besoin d'une oreille attentive ce soir où les
nouvelles sont mauvaises mais je vais devoir me débrouiller seul. J'ai
l'habitude mais certains jours c'est plus dur que d'autres.
De nouveaux visiteurs viennent sur ton blog. Fortunes diverses mais
en général tu ne laisses pas indifférent ce qui ne me surprend pas moi
que tu as attiré il y a si longtemps....
Chez moi dans le midi on dit Papé en tout cas quand j’étais gosse
c’est comme çà que je l’appelai.. Aujourd’hui j’ai une pensée pour lui à cause
de la date. Il l’avait faite cette putain de guerre. Était-elle pire que les
autres ? Je n’en sais rien puisque je n’ai jamais fait la guerre. C’était
quand même une belle saloperie. Je ne l’ai jamais entendu en parler et le peu
que j’en sais c’est par ma mère que je l’ai appris. Il a été orphelin à 8 ans
et placé par ses oncles comme berger dans l’Aveyron. Il dormait avec les
moutons, dans la paille et chipait souvent le crouton au chien pour finir de se
remplir le ventre.
Il est parti faire ses trois ans
de service militaire en 1909 en Algérie pour en revenir en 1912 et là il a eu
un petit répit de 2 ans avant de repartir pour le front. Il n’est revenu qu’au
milieu de 1920 puisqu’il a rapatrié des prisonniers de guerre depuis le
Danemark : j’ai retrouvé une carte postale de Copenhague de Mai 1920. Il se
battait pour rien et pour personne puisqu’il n’avait plus de famille et rien
qui lui appartenait. Comme les autres il est passé par tous les lieux de triste
mémoire.
J’ai conservé trois souvenirs de
lui. D’abord la plaque qui portait son nom et son lieu de mobilisation et qu’on
lui aurait arrachée du cou s’il avait été tué, ensuite quelques lettres qu’il a
envoyées à ma grand-mère, sa chère Marie et enfin un état de ses blessures
établi après la guerre par la Mairie.
Je ne vais jamais aux cérémonies du 11 Novembre. La seule à laquelle je pourrais
participer serait celle de Gentioux dans la Creuse où il est écrit sur le monument aux
morts « Que maudite soit la guerre ».
Je garde aussi de lui l’image
d’un homme peu expansif mais plein d’attention, Il avait la main leste mais ses
calottes contenaient au moins autant d’amour que de réprimande Il a été
viticulteur le reste de sa vie. Ce n’était pas sa destinée mais les malheurs de
la vie l’ont guidé vers le midi et je crois qu’il y a été heureux.
Un jour il a eu une attaque (à
l’époque on n’avait pas encore inventé les AVC…) et il n’a pas très bien
récupéré du côté gauche alors il fallait l’aider pour certains gestes. Moi par
exemple je lui portais sa chaufferette tous les après-midi au bistrot où il
allait jouer au rami avec ses copains. Parfois il revenait au bout de 5 minutes
car il s’était enguelé avec un des joueurs mais le lendemain c’était oublié.
J’aurais aimé être né plus tôt pour
essayer de parler avec lui de cet enfer, avoir son témoignage. La vie ne l’a
pas permis.
Je suis né dans la chambre en
face de la sienne, là où il est mort une nuit de Mai 1969. Je me souviens très
bien de ce jour là. J’étais en pension et le samedi matin je rentrais chez moi. Un
ami de mes parents est venu me chercher à la gare et m’a posé devant la maison.
Mon père m’a ouvert la porte et à mon sourire il a compris que l’ami ne m’avait
rien dit. Il aurait bien aimé qu’un autre fasse le sale boulot mais çà lui est
revenu. C’était normal. Il m’a dit : Papé est mort. Je suis resté
comme un idiot quelques secondes avant d’éclater en sanglots. C’était mon
premier deuil et mon Papé a été le premier mort que j’ai vu. A l’époque les
gens mouraient le plus souvent chez eux. Dans la salle à manger il y avait un
dessus de cercueil de fleurs rouges. J’avais un peu d’appréhension à aller le
voir. Il était sur son lit. J’ai caressé son visage. Il était froid et dur
comme une pierre. J’ai pleuré et je
pleure encore en écrivant ces lignes et en pensant à lui…
Tous ces morts, lui et ceux qui
ont suivi, m’ont pris chacun un peu de ma vie et je me demande ce qui palpite
encore en moi…peut-être la vie de mes enfants.
Je crois que cette lettre écrite il y a plusieurs mois n'arrivera jamais entre tes mains alors je la jette au vent...
Te souviens tu, Perséphone ? Te souviens tu de mon désespoir quand je
te laissais partir tous les soirs chez toi sans te demander de rester
dans mon repère? Te souviens tu de mon désespoir de rester seul dans
cette ville sans vie puisque sans toi ? Te souviens tu, Perséphone, de
ma souffrance quand je te voyais rire dans les bras des autres dieux ?
Moi qui aurait sacrifié mon royaume des ombres pour t’avoir une seule
fois à moi ? Tu ne dois pas t’en souvenir car tu ne me savais pas
t’aimant à ce point. Je ne te le disais pas. Je croyais que cet amour
qui prenait toute mon âme déborderait de moi et que tu finirais par me
dire que tu l’avais reconnu et que tu allais me suivre. Quelle naïveté
ont donc les amoureux!
Saches que je ne t’en ai jamais voulu et
que je ne t’en veux toujours pas : comment le pourrais je? Même si rien
n’a changé et même si rien ne change demain. Il y a bien longtemps que
ma raison s’est transformée en désespoir. Pas quelque chose qui tue,
non, c’est comme une maladie orpheline qui s’appellerait la vie sans
toi.
Bien sûr moi aussi j’ai éclaté de rire dans les bras
d’autres déesses. Moi aussi j’en ai aimé d’autres mais en pensant
toujours à toi, comme à un sentiment de référence, comme si c’était à
l’aune de cet amour que je mesurais tous les autres et tu as toujours
fait partie de mes rêves.
Et après plus de trente ans je me
disais que cet Amour s’était évanoui. Et quand tu m’as fait signe, il y
a quelques semaines, j’étais heureux à l’idée de te revoir et sûr que
ce sentiment s’était transformé en un délicat mélange de tendresse et
d’amitié. Mais cet Amour que je croyais éteint était tapi en moi, comme
un loup affamé, prêt à bondir de sa tanière à ton passage. Au bout de
quelques échanges il est sorti de son long sommeil comme ces dragons
des légendes anciennes et maintenant il me brûle et le corps et
l’esprit. Oui je t’aime puisqu’il faut dire les mots et si par malheur
tu venais à disparaître demain j’en serai désespéré mais je continuerai
de t’aimer car je sais aujourd’hui que je t’aime pour la durée de ma
vie et non pour la durée de la tienne.
Ne sois pas inquiète,
Perséphone, cet Amour ne viendra pas bousculer ton univers. Je t’en
parle aujourd’hui parce qu’il occupe toute mon âme et que depuis nos
retrouvailles tu es partout mais je vais lui faire entendre raison, je
vais lui expliquer que la seule façon de te garder c’est de te
conserver pour amie et il comprendra, même s’il continue à me faire mal
car l’amour est toujours douloureux. Et je ne t’en reparlerai plus
jamais, tu sauras seulement que je porte toujours en moi cette
espérance folle de partager un jour ton quotidien. Au moment où j’écris
ces lignes, je repense à quatre vers d’Aragon
C’est un rêve modeste et fou Il aurait mieux valu le taire Vous me mettrez avec en terre Comme une étoile au fond d’un trou.
C’est
un idéal bien simple que le mien : te préparer le café le matin, être à
tes côtés. Je pourrais même vivre près de toi sans jamais te toucher,
juste te regarder dormir, écouter ton souffle régulier et ton petit
reniflement de chaton que je suis le seul à entendre et je me
contenterai comme disait le chanteur qui mourut jeune « d’être l’ombre
de ton ombre, l’ombre de ta main, l’ombre de ton chien ».
J’espère
que toi aussi tu comprendras et que je ne te perdrai pas encore une
fois parce que je t’ai dit « je t’aime ». A vingt ans c’est vrai qu’on
tombe amoureux sans se poser de question. Moi je portai ce sentiment
comme un drapeau, une certitude et j’en ai pas eu beaucoup dans ma vie
et, heureusement ou malheureusement pour moi, je ne sais, je ne me suis
pas trompé.
Et là, parce que je t’ai retrouvée, j’ai,
encore, la naïveté de nourrir quelques espoirs. Oh de tous petits
espoirs. Te revoir, te prendre la main, effleurer tes cheveux,
peut-être te serrer dans mes bras, peut-être même t’embrasser –au moins
le jour de nos retrouvailles-, sentir l’odeur de ta peau : des petits
bonheurs tu vois, puisque je sais depuis longtemps qu’il n’y a que çà
sur terre et que c’est leur addition qui fait la vie supportable.
Dans un de nos premiers échanges , tu m’a dis que tant qu’on était vivant rien n’était définitif. Alors je suis vivant.
Pendant
toutes ces années, j’ai traversé, comme chacun ici bas, des moments
très sombres et « c’est la nuit qu’il est beau de croire à la lumière
». Tu as souvent été cette lumière sans jamais le savoir.
J'enviais ton corps Fais vriller tes doigts dans mes cheveux Marches avec moi Ah vivement que tu sois là Mets ta main dans la mienne Joins ton sort au mien J'oubliais tout quand tu étais là Où es tu C'est tendre de t'avoir à mes côtés Oh que ta brioche est bonne Nos ventres s'effleurent Descendre dans la rue avec toi